La lumière se faufile au hasard des entrechats végétaux. De ci de là, quelques rayons dispensent un halo stérile sur les dernières veines perceptibles. A la cime d’un frêne dominateur, un pic se perche bruyamment, lançant son ultime cri diurne. La rivière s’enfonce ainsi, lentement, dans une pénombre d’illusions.
Entre les masses brunes des profondeurs, certaines ombres se meuvent, lancinants espoirs d’un fantasme. Les belles ne sont plus que chimères qui parfois, s’adonnent en virée nonchalante. Aux limites de cette scène moribonde, les bordures se parent d’un manteau de branches craquantes, tandis que voguent les premiers échos automnaux.
Perdu au fond de ce lieu empli de pénombre, le hère avance passivement. L’abandon, voilà le guide de cette masse oubliée, qui perpétuellement répond aux appels d’un monde essentiel. Les gestes sont distants, les tremblements combattus, mais jamais ne cesse l’ambition d’un sourire.
L’œil rougi, habitué de ces luttes du paraitre, il guette l’ultime assaut d’un faisceau. Un mouvement, une surface qui se fend et tout s’efface dans un sentiment de petite mort. Ponctuée, bleu ou simplement opportun, nul doute dans la délivrance d’un soupir. Il se tient là, à genou devant cette fragilité, frôlant ce qui pour lui, ne pourrait revenir autrement.
La beauté n’est plus, les caresses illusoires, il redonne ce qu’il vient de prendre, pour un court instant à cette nature qu’il perturbe. Les mots n’existent plus ici, le regard, seul s’exprime. La belle est repartie, sans nul intérêt pour ce manant Candide.