A pas feutrés, captivés par le moindre mouvement d’air, le moindre son, suspendus aux frénésies aquatiques, nous voilà plongés dans l’immensité dissimulée. L’atmosphère inonde de son empreinte fantasmagorique, le subtil craquement, l’anodin envol, la goutte salée. Nous y sommes, tournés vers cette voie infinie, perpétuant l’ingrat de ce qui compte, de cette dominante inaperçue.
Nos arabesques ne sont que jeux détournés, embrassant à mesure ces partenaires végétaux. Ils alignent les pertes et perditions au hasard de leurs exploits lubriques ; flanelles d’adultères aux gobages expressifs. Nous suivons cette cadence infernale et acceptons innocemment (vraiment ?) toutes nos maladresses d’une puérilité d’envieux. Etre cette âme, ce fantôme, tantôt perçu, tantôt effacé, qui perce les instants nauséeux d’un souvenir.
La prise se fait belle parfois, volage souvent, mais ô jamais, indifférente. Elle nous charme, nous éblouit, nous guide puis nous délaisse sans autre cas qu’une inépuisable envie de la revoir, de la retoucher, de la posséder, pour un temps qu’elle décidera. L’observer est une chance, la caresser, un privilège.
Il nous faut retourner à nos mondes de tempérance, d’abandon d’essence, pour quelques fois, revenir à l’utopie de moments à jamais fanés. Nous le savons tous, le Graal ne peut être atteint qu’une fois, la suite n’est que fuites…